Depuis la nuit des temps il y a toujours eu dans chaque société ou groupe d’individus des sorciers, guérisseurs, rebouteux, apothicaires ou pharmaciens dont la vocation était de soigner et soulager les maux de leurs contemporains.
Le couple guérisseur et médicament ou potion magique, remède… a toujours eu sa place et a toujours été une nécessité vitale. Et détenir le pouvoir de guérir était bien souvent détenir le pouvoir tout court.
Au début l’homme s’est servi de ce qu’il trouvé dans la nature et les remèdes été transmis par tradition orale.
La première trace écrite de remèdes remonte à 3000 ans avant JC c’est la Pharmacopée de Sumer, et en 1900 la découverte du papyrus d’Ebers datant de 1600 av JC, qui contient de nombreux noms de médicaments a permis de découvrir que déjà à cette époque un grand nombre d’analgésiques et de sédatifs et leurs effets étaient déjà connus.
Il semblerait qu’Hippocrate soit à la base de la reconnaissance de la pharmacie en tant que science en faisant clairement le distinguo entre pharmacie et médecine. En plus du serment portant son nom, Hippocrate fut le premier à faire une distinction entre les médicaments à usage interne et ceux à usage externe.
Pratique de magie et sorcellerie les personnes qui possédaient le pouvoir de créer des remèdes avaient aussi celui de créer des poisons.
C’est en 1258 en France que Saint louis reconnaît la profession d’apothicaire qui se doit de préparer et vendre les remèdes. C’est en quelque sorte l’acte de naissance officiel de la pharmacie telle que nous la connaissons aujourd’hui.
Dès lors les apothicaires vont alors se regrouper en corporation, corporation qui édictera les bases de la formation et du métier d’apothicaire ainsi que des règles à respecter. Et la formation au moyen âge était déjà longue et difficile, 4 ans d’apprentissage, puis 5 à 6 ans de compagnonnage avant de passer l’examen pour être reconnu apothicaire à part entière.
Cette corporation est en fait souvent en conflit avec les médecins qui refusent que les apothicaires puissent bénéficier de cours théoriques, avec les épiciers qui vendent des produits comme la muscade ou le clou de girofle considérés par les apothicaires comme des remèdes, mais également avec beaucoup d’autres professions.
C’est donc Louis XVI qui décide de créer une nouvelle corporation pour les apothicaires nommée « collège de pharmacie » les apothicaires devenant alors des pharmaciens.
Mais la révolution gronde et lorsqu’elle éclate par souci d’égalité il n’existe plus aucun privilège, et tout le monde peut alors vendre des médicaments, sauf que devant l’hécatombe des patients un mois après les révolutionnaires reviennent sur leur décision.
Puis sous Napoléon suppression du corporatisme, désormais la formation et le contrôle de la profession de pharmacien passe sous le joug de l’état. C’est l’état qui veille à la formation des pharmaciens et c’est l’état qui exerce le contrôle de la profession.
La pharmacie telle que nous la connaissons aujourd’hui était née…